Procès du passé : Feu…. »vert » de L’armée à la justice !

Curieusement c’est l’armée qui l’annonce en s’adressant directement à l’opinion publique par la voix de son chef d’État major : l’institution judiciaire aurait recouvré toute son indépendance !

Gaid Salah déclare sur la lancée que les procès impliquant toute la bande dans la dilapidation des ressources du trésor seront ouverts . Il cite notamment les morceaux choisis qui ont défrayé la chronique et qui sont surtout de nature à capter l’attention des algériens.  Il fera référence à l’affaire khalifa, le dossier Sonatrach et celui de la cocaïne entre autres .

Présentés comme gages de crédibilité et témoins d’une justice libérée de toutes pressions , ces lourds dossiers semblent ressurgir en ce moment choisi par L’armée afin de jouer la carte de la transparence et de tenter de livrer un message d’apaisement en direction d’un mouvement populaire dont les revendications sont autrement plus consistantes.

Il y a le risque évident de voir dans cet engagement militaire une manoeuvre cherchant à faire diversion . Le danger des lectures vient surtout de cette tendance à laisser entrevoir la démarche presque assumee de peser sur les orientations de la justice et de la définition de ses menus .

Il est vrai que Gaid Salah a clairement fait état des limites de ses attributions et de celles de ses missions qu’ il confine strictement au respect de la constitution sans autres arrières pensées.  Sauf que l’énoncé du chapitre réservé à l’institution judiciaire ne peut échapper aux plus simples des observateurs quand il s’agit d’affirmer l’indépendance supposée de la justice et de sa libération de toutes pressions .

Est ce dans les attributions de L’armée de juger du niveau de liberté de cette institution plus que jamais interpellée par la succession des scandales qui mettent en cause des personnalités de premier rang et de hautes responsabilités ?

Jusqu’ où ira la souveraineté du magistrat coincé entre des lois scélérates et des pressions politiques ?

Il fût  un temps où l’opinion se posait la question de savoir jusqu’ où ira la justice dans le traitement de certaines affaires . Aujourd’hui si tant est qu’ il faille croire à la sincérité des déclarations solennelles , l’opinion se pose l’autre question non moins lancinante : par où commencer ?

Le ciblage de dossiers servis sur fond de colère populaire tend à privilégier d’autres dérapages qui laissent supposer la politisation de la démarche sous prétexte de rendre justice .  Au delà des soupçons avérés de manipulation des masses , il y a l’odeur mal contenue de règlements de comptes politiques difficilement dissimulés qui peuvent également surgir dans le débat .

À moins que l’on s’achemine dans une phase destinée à séduire et à absorber une colère par la formule choisie : Faire le procès d’un passé , d’une ère toute récente où le grand absent aura été celui que l’on veut aujourd’hui rappeler en renfort : l’institution judiciaire .

L’armée par la voix de son chef a peut être voulu mettre l’institution judiciaire devant ses responsabilités en prenant à témoin tout un peuple .

Le feu est trop vert !

Karim A

 

 

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