Les harkis, le forcing et ….le visa: L’arme fatale de la politique française

Du jour au lendemain , la France de Macron change de cap et tourne le dos à ses engagements. Désormais , au coeur de cette tendance , version Macron, tout algérien, quel que soit son profil , son statut et son rang social ne représente aux yeux de la veille des frontières de l’hexagone, qu’un potentiel candidat à l’immigration clandestine.

Bien sûr ce n’est ni écrit et encore moins déclaré.  L’attitude française répond à une stratégie beaucoup plus large que les frontières Algériennes .

Des verrous « soft » néanmoins non assumés. Réduction des visas d’entrée en territoire français pour le plus grand nombre possible de demandeurs . Essentiellement et sournoisement les recalés du visa sont choisis . Ciblés. Ce sont des « victimes » de qualité , choisies pour leurs hautes fonctions ou encore leur statut officiel dans des institutions de la République algérienne.

Finis les égards dûs aux grades que pourraient afficher les demandeurs.  Bien au contraire ! En témoignent les exemples enregistrés ces derniers mois . Alors qu’un directeur de journal qui jouissait d’un visa antérieur de 3 ans a obtenu un renouvellement de ….3 mois , sa belle mère de 82 ans qui n’a ni mission et encore moins d’attaches en France, se voit gratifier d’un séjour de 2 années ! Refuser le visa ou réduire sa durée pour des catégories auparavant privilégiées en raison des impératifs de leur mouvements professionnels obéit en réalité à une sorte de pression qui ne dit pas son nom.

Ces derniers mois la France a adopté une politique de provocation . Par le visa . Plus elle le  refuse aux officiels , mieux elle fera passer son message aux autorités algériennes. Un médecin ou entrepreneur , haut fonctionnaire ou journaliste qui se voit exclu de visa ou humilié par une réduction de durée de séjour, constitue pour le consulat de France, une garantie pour que son message passe et soit relayé.

Une pression sur les politiques algériens afin de les amener à une meilleure appréhension de certaines questions de l’heure : celles des harkis surtout. Difficile de ne pas faire un lien entre les deux points .la France plaide « l’apaisement et la réconciliation » sur cette question qu’elle remet pourtant sur la table même si comme le laisse croire l’ambassade de France à Alger  » aucune pression ni chantage » ne sont de mise dans ce débat. Étrangement sortie ces dernières semaines, la relance de cette affaire de harkis et des pieds noirs dont Macron plaide en faveur de leur retour en Algérie, coïncide étrangement avec la probabilité d’un cinquième mandat du président Bouteflika.  Un mandat qui met la France jusqu ici sous réserve. Elle ne se positionnerait qu’après satisfaction de certains points .

Macron aurait tout à gagner dans sa manoeuvre en faveur des harkis . Récolter des voix et gagner une bataille pour reprendre une cote perdue auprès de l’opinion française . Tous les moyens de pression sont mobilisés dans la manoeuvre . Et avec l’ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, un fin diplomate « armé  » qui connaît toutes les sensibilités de la maison , la bataille risque d’être dure . Silencieuse . Intelligente et surtout inavouée.

Abdelkrim A

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