Gaid Salah face à ses responsabilités : Il sonne la fin d’une partie dangereuse !

Il revient de loin ! Gaid Salah le chef d’État major , interpellé par la crise politique qui prenait une dimension inquiétante au fil des jours et des mouvements de protestation a fini par exercer son devoir , celui de l’armée dans la préservation de la sécurité nationale et l’anticipation sur les dangers .

Il y avait urgence . Et péril en la demeure devant cette impasse politique qui mettait en confrontation directe  le peuple et la présidence de la république.  En décidant de rendre publique la position de l’armée qui opte officiellement en faveur de l’application de l article 102 de la constitution Gaid Salah entend se positionner en bon constitutionnaliste, respectueux des lois de la république .

Au fil du durcissement du mouvement populaire contre le système Bouteflika , Gaid Salah semblait conditionner ses multiples déclarations en fonction de l’intensité des cris de colère de la rue exprimées dans un formidable esprit pacifique . Si au début du mouvement le général s’était  affiché franchement menaçant à l’égard des protestataires qualifiés dans un de ses discours fracassants de  » manipulateurs et égarés  » , Gaid Salah qui tenait sans équivoques à un 5 ème mandat a vite fait de revoir sa copie, voire toutes ses copies pour rejoindre progressivement les cris de la population en direction de laquelle il a ensuite reconnu son sens de la responsabilité qu’ il ne manquera pas d’admirer et de saluer . D’ailleurs son dernier discours où il évoque les liens fraternels entre l’armée et son peuple s’est voulu rassurant et surtout chargé de messages codés. S’en suivra une sortie oû le général annonce l’espoir qui existe pour concrétiser des solutions à portée de tous . La démarcation de l’armée par rapport au 5 ème mandat ou le prolongement du 4 ème y est définitivement scellée .

Le général se repositionne et corrige ses lectures .

Ce mardi , le chef d’État major a tranché . Dans son argumentaire il fait d’abord référence aux potentiels dangers pouvant découler de la poursuite de la protestation et de la persistance menaçante de la crise .

Il convoque ainsi le rôle constitutionnel de l’armée pour anticiper les dangers au demeurant avérés quant aux risques de détournement de la protestation et se voit ainsi contraint d’assumer ses responsabilités tout en prenant grand soin de choisir les mots pour suggérer la force de la loi .

La solution qui fera consensus et à laquelle tout le monde est tenu d’adhérer : l’application de l’article 102 de la constitution en vertu  duquel le président pourrait légalement être destitué .

Gaid Salah en qualité de vice ministre de la défense en est ainsi amené à mettre tout ce beau monde devant ses responsabilités en ce sens que nul ne peut se soustraire à la constitution ou y trouver matière à débats .

Il se devait d’agir . Tôt ou tard l’armée allait se retrouver dans la contrainte d’intervenir autrement dans une situation qui tendait à prendre une direction dangereuse . Les divisions et autres menaces devenant réellement présentes .

Il était sûrement temps de sonner la fin de cette première partie d’un processus qui ne fait que commencer .

Karim Alem

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