Décisions du président Tebboune : Quels effets sur le hirak?

Bref, certes était le discours adressé hier soir, par le Président Tebboune à la Nation à l’occasion de la Journée du Chahid mais, comme rapporté notamment depuis les audiences accordées à certaines formations politiques, des décisions importantes ont été annoncées, faisant état d’autres à venir dans le cadre du changement radical, revendiqué par le Hirak «authentique et béni», et ce à travers «des solutions institutionnelles et pérennes».

Première décision à retenir : la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN) et l’organisation l’organisation d’élections législatives anticipées. Le Président de la République vient ainsi répondre favorablement à une des « revendications » exprimées par les Algériens, considérant «illégitime » cette même assemblée.

Le Président Tebboune a tenu à réaffirmer, dans ce sens, que «le Parlement sera élu sous le contrôle de l’ANIE dans les prérogatives de laquelle n’intervient ni les présidents des APC ni les walis (…), ni même le président de la République.
Réaffirmant son insatisfaction quant aux bilans réalisés par certains départements ministériels, Abdelmadjid Tebboune annonce également un remaniement ministériel, très attendu car dans les faits, et de l’avis de tous, certains de nos ministres se sont illustrés depuis leur prise de fonction, par des échecs, quant à la prise en charge des réelles préoccupations citoyennes.

Les exemples n’en manquent pas.
Le président de la République a abordé, par ailleurs, la campagne de vaccination anti-Covid-19, faisant état d’un «accord avec nos amis Russes pour la production en Algérie du vaccin +Sputnik V+ dans 6 à 7 mois».
A l’adresse des «sceptiques», le Président Tebboune a répondu que «la fabrication de vaccins n’est pas une nouveauté pour l’Algérie. Dans 6 à 7 mois, le vaccin sera produit dans notre pays et nous pourrons en bénéficier et faire bénéficier nos frères Africains», a-t-il affirmé.

Le chef de l’Etat a également évoqué une «autre bataille», contre la  récession dont le retentissement «dépassant les 80%» de l’économie mondiale en raison des répercussions de la pandémie Covid-19, qui a également impacté l’économie nationale.

Il a affirmé, dans ce cadre, que les «mesures que nous avons prises, notamment de solidarité, d’aide et d’atténuation de l’incidence de la crise sur les opérateurs économiques, ont permis de surmonter cette conjoncture au moindre préjudice».

Cap sur le renouveau économique
Soulignant que le temps était venu de se lancer dans «l’édification de l’économie et de l’investissement», le Président Tebboune a rappelé avoir rencontré des investisseurs qu’il a exhortés à «adhérer à la stratégie tracée pour la relance de l’économie et l’investissement créateur d’emplois et de richesses, en s’écartant de l’économie fourvoyée, axée par le passé sur l’importation et la surfacturation».
Soulignant, par ailleurs, l’impératif d’accorder un grand intérêt «aux jeunes innovateurs dans l’économie nationale», relevant que «c’est dans ce sens que s’est inscrite la création de deux départements ministériels dédiés à cette frange et d’un fonds national pour le financement des start-up et des micro-entreprises».

Non moins importante que la bataille économique, «la bataille institutionnelle» a été longuement développée par le Président de la République. «Nous avons mené la bataille du changement des textes et des institutions, comme la revendiqué le Hirak béni et authentique du 22 février 2019», a-t-il dit, dans ce cadre, ajoutant que le changement radical «ne peut être concrétisé qu’à travers des nouvelles lois et institutions».
Il citera, à cet égard, la révision de la Constitution «dans laquelle nous avons inclus toutes les revendications du Hirak», un texte, a-t-il dit, qui «consacre la liberté absolue, tant individuellement que collectivement, la déclaration suffit désormais pour créer des partis et des associations».

«Nous nous sommes aussi attelés à organiser la société civile en lui donnant la parole pour qu’elle soit efficace et partie intégrante de l’Etat», a ajouté le Président Tebboune, assurant la société civile «marginalisée par le passé, fera entendre sa voix à l’avenir».

Abordant «les changements apportés par la Constitution et palpables pour le citoyen», le Chef de l’Etat a cité la limitation des prérogatives du Président de la République et la consolidation des pouvoirs des élus, notamment au niveau du Parlement.

Des signes d’apaisement
D’autre part, le Président de la République a évoqué le deuxième anniversaire du Hirak authentique béni, «un Hirak qui a épaté tous les pays et sauvé l’Algérie d’une tragédie en acceptant les élections avec un grand sens politique».
A ce propos, il a annoncé la signature d’un décret portant grâce présidentielle au profit d’une trentaine de détenus, jugés définitivement, et de 55 à 60 autres, dont les jugements n’ont pas encore été rendus par la justice, et qui seront ce soir ou demain parmi les leurs».
Le ministère de la Justice, a d’ailleurs confirmé ce vendredi dans un communiqué rendu public, la libération de 33 détenus, affirmant que d’autres suivront, le temps de « finaliser les procédures judiciaires  ».

Le rôle de la société civile renforcé
Concernant les chantiers lancés «hier et ce jour même, en concrétisation de la nouvelle Constitution», le président de la République a fait état de «la finalisation d’ici une semaine d’un premier texte permettant l’installation de l’Observatoire national de la société civile», d’un deuxième chantier pour la finalisation, dans 15 à 20 jours, des textes portant installation du Conseil supérieur de la jeunesse», et d’un autre pour «la création de la Cour constitutionnelle».

Le Président de la République Abdelmadjid Tebboune réitère ainsi son engagement à accorder un rôle «actif» à la société civile, «marginalisée lors des années précédentes et était appelée à faire preuve d’allégeance uniquement».

Synthèse Y.O

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