Choisi pour vous:Joe Biden pourra-t-il rééquilibrer la relation avec les Palestiniens?

Bel article sélectionné par Malika Oubraham. Beaucoup de questionnements autour de la place qu’aura la question palestinienne dans l’agenda du nouveau locataire de la Maison Blanche…

Explication: Le futur président des États-Unis n’a pas éclairci sa politique concernant le conflit israélo-palestinien. S’il entend rouvrir le dialogue avec les Palestiniens, il devra tout de même composer avec le bilan de quatre années de politique pro Israël menée par Donald Trump.

Pour ses adieux au Moyen-Orient, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo s’est offert une virée par Israël. Entre autres objectifs, assurer son total soutien au premier ministre israélien Benyamin Netanyahou deux mois avant que la future administration démocrate n’arrive et ne renverse la vapeur de quatre années de diplomatie américaine en leur faveur. Il s’est rendu jeudi 19 novembre sur le plateau disputé du Golan, une première pour un secrétaire d’État américain. Et il a annoncé dans la foulée la labellisation des produits fabriqués par les colons israéliens en Cisjordanie comme venant d’Israël.

Voilà un dernier acte tonitruant, dans la région, pour le mandat de Donald Trump qui a vu déménager l’ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, soutenir la colonisation de la Cisjordanie occupée, l’annexion du Golan par les Israéliens et priver les Palestiniens d’importantes aides financières.

Revenir au statu quo…

Joe Biden a promis de restaurer le dialogue avec Israéliens et Palestiniens. « Il va sûrement revenir à une posture diplomatique d’équilibre », juge Élisabeth Marteu, enseignante à Sciences-Po et spécialiste du conflit israélo-palestinien. Pourtant le conflit israélo-palestinien ne sera pas la priorité du futur président américain.

Joe Biden s’est d’ailleurs fait discret sur la question. Il a promis de rouvrir la mission palestinienne à Washington et le consulat américain à Jérusalem-Est. Kamala Harris, sa future vice-présidente, s’est déclaré, quant à elle, opposée à l’« annexion » et à l’« expansion » des colonies israéliennes en Territoires palestiniens et elle a annoncé le rétablissement des aides économiques et humanitaires aux Palestiniens dès le début du mandat. Aucun plan de paix n’a été évoqué.

Un moindre mal pour les Palestiniens…

Prudents, les Palestiniens ont tout de même accueilli la nouvelle de son élection avec soulagement. Dix jours plus tard ils annonçaient la reprise de leur coordination sécuritaire avec Israël, à l’arrêt depuis le mois de mai. « Ils espèrent que Joe Biden sera capable de forcer les Israéliens à revenir à la table des négociations mais ils n’ont pas grand espoir », souligne toutefois Xavier Guignard, spécialiste de la Palestine et chercheur à Noria Research.
« Ils vont le juger à l’aune de ce qu’il a été : le vice-président d’Obama à une époque où l’administration américaine était capable de dire que la colonisation israélienne était le plus grand obstacle à la paix et en même temps de signer la plus grande vente d’armes et donations américaine à Israël depuis sa création. »

Les anciennes relations d’amitié de Joe Biden avec Benyamin Netanyahou ne sont pas non plus passées inaperçues.

Une administration américaine fragile…

« Est-ce qu’il aura la force d’imposer quoi que ce soit à Netanyahou ? S’interroge Élisabeth Marteu. Le risque c’est que l’administration américaine soit trop fragile et qu’il n’ose pas aller très loin dans certains dossiers internationaux. » Le futur président devra en effet composer tout aussi bien avec son aile droite favorable au camp israélien que son aile gauche qui soutient la cause palestinienne.

Peu probable également que Benyamin Netanyahou accepte de renoncer aux avantages acquis sous l’ère Trump.

La mort récente de Saëb Erakat, le négociateur en chef des Palestiniens a considérablement affaibli le camp palestinien. « Il y a un vrai souci de reprise du leadership, constate Élisabeth Marteu. [Le président palestinien, NDLR] Mahmoud Abbas est vieux et et malade. Qui pourra reprendre le flambeau ? »

Caroline Vinet. In la croix.com

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