Ces chemins qui mènent à El Harrach: Gestion du risque et relance économique

Pour beaucoup de gestionnaires publics , aussi bien dans les institutions à caractère économique que celles activant autour des centres de décisions politiques, l’immobilisme est devenu une sorte d’assurance.

La prise d’initiative ou du moindre engagement en faveur de l’utilité publique n’est plus chose aisée pour ces cadres de la république.

Ces derniers , dont la bonne volonté et la compétence quand elles existent chez certains gardent en tête cette crainte du malheureux sort que pourrait leur réserver l’avenir.

Presque toutes les routes mènent à la prison d’El harrach. C’est cette angoisse qui malmène beaucoup de cadres qui ne le reconnaissent pas souvent publiquement.

Plombant toute capacité managériale , la conjoncture actuelle, découlant des procès marathons et des « facilités » avec lesquelles les plus puissants d’une époque se sont retrouvés derrière les barreaux, l’état actuel de la relance économique butte sur cette confiance perdue.

La peur de décider. Ou de prendre le moindre risque. Tomber sous le coup de la loi avec les chapitres de , mauvaise utilisation des deniers publics, manquement aux règles de prudence et autant de chefs d’accusation , est devenu la hantise de ces patrons.

S’agissant de la communauté bancaire qui contrôle les instruments de financement de l’économie , la tâche est plus compliquée.

Ce patron d’une banque publique qui a eu à financer de gros projets en faveur de certains oligarques aujourd’hui incarcérés, nous fait état de sa terrible angoisse quant à la confusion générale qui règne et au coeur de laquelle » on est entrainé comme potentiel suspect ».

Accompagner un client, financer un projet, prendre des initiatives même en y associant des comités de décision , devient source à suspicion .

Il est grand temps nous disent nos interlocuteurs de travailler à rétablir la confiance, seul préalable de relance économique.

Le cadre algérien a besoin d’assurance . La dépénalisation de l’acte de gestion devrait être une règle à respecter si  » l’on veut optimiser les capacités manageriales ».

Aujourd’hui, il  » est devenu quasiment criminel pour un opérateur d’évoluer à crédit selon ce que l’on veut bien répandre » et cela contraint le banquier et  » même l’opérateur à réduire ses intentions d’investissement s’il n’opte pas carrément à leur annulation ».

Equation difficile en ces temps de crise. Ce n’est pas que l’absence de la ressource financière qui est relevée. Mais surtout celle des compétences qui persistent à être marginalisées .

ABN

 

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