Campagne présidentielle : Peur sur la ville…

Insignifiante et presque « maudite »  aux yeux de la majeure partie de la population, cette campagne présidentielle née en plein tumulte, présente une pâleur fidèle à l’état des lieux politiques que traverse le pays.

En dépit de tout , du rejet massif de ces élections, les candidats ont néanmoins osé.

Et certains ont carrément fait le choix de tenter le diable en allant se risquer à inaugurer leur campagne au coeur d’Alger, fief de la contestation, à l’image de Bengrina qui a calculé  le  » risque Alger « , ou de Benflis qui s’est offert le fief de Bouteflika en entamant sa première sortie à partir de Tlemcen.

 

Beaucoup de symbolique dans la démarche , et autant de désintérêt de la part des citoyens, parfois agacés par cette « audace des candidats  » venus troubler la ligne de conduite d’un peuple majoritairement opposé à ce qu’ il a définitivement qualifié de  » mascarade  » .

 

À Adrar, le sud du pays , deux candidats , Mihoubi et Abdelaziz Belaid que la jeunesse de l’âge réunit , ont donné l’impression de faire campagne en duo, en binôme, en quête de compagnie utile pour descendre sur le terrain.

 

Le candidat Tebboune a préféré entrer en jeu avec un jour de retard, par tactique ou contrainte organisationnelle, après la démission de son directeur de campagne à la dernière minute .

Tebboune fait décoller la campagne en embarquant lui et son équipe à bord d’un avion dirigé sur la ville d’Adrar dont il connaît tous les coins ,  coutumes et mentalités.

Il s’offre un accueil par une introduction religieuse avec récitation du coran suivie de l’hymne national entonné jusqu’ au bout.

Tebboune donnait l’impression d’être sur un terrain acquis . Voire , conquis bien avant la campagne.

Même si l’espace où il intervenait était bien quadrillé et scrupuleusement choisi.

À Tlemcen, Benflis a failli se laisser tenter par la danse patriotique devant une assistance qui semblait déguster un discours direct, presque sans démagogie, où parfois la confession alternait avec la détermination.

 

Dans la salle, Benflis se livre à un jeu de sincérité et d’éloquence . Dehors, les étudiants et des citoyens crient leur rejet de cette élection et tiennent eux aussi à mener leur campagne contre le vote .

Benflis estime que cette réalité de rejet des élections doit être inscrite au chapitre des libertés de  chacun.

La liberté de Bengrina, entouré d’une  » foule de garde du corps  » s’est calculée sur un espace aussi réduit que les petites  marches d’un escalier dont il ne faut tirer aucun espoir politique d’ascension .

Il s’est offert un petit bain de foule dans sa propre  » foule » alors que son équipe a dû faire face à la réaction des citoyens qui la bombardaient de tous les cris puisés des forts moments du hirak.

ABN

 

 

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