Bouteflika a t il vraiment quitté le pouvoir?

Bouteflika officiellement destitué a t il  été définitivement éloigné du pouvoir?

Sur papier et physiquement il a bel et bien cessé d’être président de la république depuis ce fameux 2 Avril .

Un départ à l’arraché perçu par la rue comme une demi victoire et ce pour diverses raisons qui s’expliquent notamment par la nature du mode de gouvernance qui a depuis toujours été instauré à la tête du pays . Les Algériens savent ce que signifie  le départ du président sans sa cour , ses proches collaborateurs , ses hommes vus par la rue comme complices actifs  voire responsables du désarroi du pays, et ils réclament la suite . Le départ de tous ! En clair ils veulent en finir avec « l’idéologie  » de Bouteflika , effacer à jamais les traces du « Bouteflikisme « . Et cela passe selon les revendications du mouvement protestataire par le départ des figures symboles de tout le système de l’ex président .

L’opinion publique algérienne a fait montre d’une maturité politique surprenante et qui en a dérouté plus d’un .  La mobilisation pacifique par dizaines de millions de citoyens en est la meilleure preuve . Un peuple qui a tant subi pour finir par se révéler maître des lieux et professeur expérimenté en matière de lectures et rouages tant sur le plan du droit que sur celui des angles fermés de la politique.

Et il comprend parfaitement et l’enjeu et la manoeuvre . Aujourd’hui dans le décor de l’après Bouteflika , le maintien et la reproduction des hommes symboles insolents du Bouteflikisme, reconduits à la tête des principaux instruments qui font office de repères de  démocratie, à l’instar du conseil constitutionnel, sont perçus comme un affront au peuple . Une provocation .

L’odeur de Bouteflika , pour ne pas dire sa main mise sur la scène actuelle est trop présente à travers ses fidèles serviteurs : Le premier ministre Bedoui et le président du conseil constitutionnel . Les deux qui affichent un palmarès fort éloquent au chapitre de la conduite des élections avec résultats commandés aux chiffres plus que parfaits . Ils sont encore mobilisés pour cette mission de survie dans les 90 jours constitutionnels.

Au centre du paysage deblayé par la révolte populaire , un rescapé du régime Bouteflika , le plus fidèle à l’ancien système se détache d’un ignoble article d’une constitution plus dirigée que rédigée  pour tomber droit sur le fauteuil fixe et nettoyé du président . Il glisse entre les textes et se voit introniser chef d’État pour les 90 jours refusés à son prédécesseur . Il va assurer la prolongation de son ex chef sous le costume qui sied à la légalité .

Bouteflika est sauvé !

La constitution l’est aussi ! Mais pas le pays ! Pas le peuple ! Surtout pas le peuple ! La constitution coranique aura été plus forte que la religion de la rue ! Tellement forte qu’ elle désarme l’armée et la rappelle à son mutisme.

En gros , le peuple est invité à marcher constitutionnellement contre. ..la constitution qui le fait encore marcher .

Tous ses hommes sont là , sauf lui ! Bouteflika  restera présent comme il le fut durant son absence ! Sinon tout le kit est demeuré intact !

Karim Alem

 

 

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