Bensalah gagne la prolongation: la transition de fait !

Le chef de l’Etat par interim Abdelkader Bensalah ne partira pas le 9 juillet, comme initialement prévu par l’ordre constitutionnel.

Désormais C’est officiel , il vient de gagner son ticket pour une prolongation de mandat, indéterminée, tant que la nouvelle date des élections présidentielles n’est pas encore fixée. Et personne n’est en mesure d’évoquer le moindre indice sur cette échéance ou se risquer à annoncer un calendrier probable pour le futur scrutin.

Ce Dimanche, le conseil constitutionnel a officiellement prononcé l’annulation des présidentielles du 4 juillet en évoquant leur impossibilité , en raison de l’absence de candidats . Deux fois consécutives , une première dans le pays, des présidentielles sont annulées .

Ce qui ne constitue aucunement une surprise aux yeux de la majorité des Algériens.  Ces derniers par contre s’attendaient à cette manoeuvre qui allait prolonger le mandat du chef de l’Etat, qui se voit encore une fois en charge de l’organisation de nouvelles élections .

Au sens strict de l’interprétation du texte constitutionnel , les spécialistes en la matière divergent dans leurs lectures . Certains soutenant que Bensalah n’est plus en mesure de poursuivre sa mission alors que d’autres estiment qu’ un tel cas n’a jamais été prévu par la constitution et qu’ en conséquence, ils admettent que le chef de l’Etat peut poursuivre sa mission, tant qu’ aucune disposition ne s’y oppose.  Véritable dilemme !

L’avis des millions d’algeriens qui manifestent fait l’unanimité et tranche la question depuis le début : Bensalah tout autant que son premier ministre Bedoui doivent impérativement partir.

Ils sont rejetés par la population en raison de leur passé tumultueux avec le régime de Bouteflika . La transparence des élections organisées sous leur conduite est loin d’être garantie, estiment les manifestants qui appellent tous les vendredis à leur départ .

Jusqu’ ici , la solution constitutionnelle prônée avec insistance par l’institution militaire dont le chef d’état major se dit intraitable sur la nécessité absolue de demeurer dans les limites des dispositions de la loi fondamentale du pays , débouche sur une impasse.

Le maintien de Bensalah et Bedoui peut être vu comme une provocation , et ce même si la volonté de dialogue est toujours sur la table .

Entre l’alternative politique comme Solution de sortie de crise , présentée par bon nombre d’acteurs politiques et de personnalités publiques et des organisations telles l’association des oulémas et l’organisation des moudjahidines, et la clé constiutionnelle brandie par l’armée telle unique voie de dénouement , l’impasse se précise davantage .

La nouvelle date des présidentielles est désormais difficile à fixer, le risque d’un nouvel échec étant lourd à supporter .

Un compromis pour l’intérêt du pays interpelle la mise en place d’un débat sérieux autour de rencontres inclusives avec des acteurs politiques dont la crédibilité est établie auprès des masses afin d’engager des outils objectifs à même de favoriser l’émergence de Solutions consensuelles.

Car espérer trouver solution ou dialogue auprès de partis honnis par le peuple  tels le FLN , RND, MPA ou TAJ équivaut à exacerber la crise et à entretenir la colère de la rue .

Ces partis candidats à un dialogue non détaillé ne peuvent prétendre à une aucune forme de légitimité ou de représentation du mouvement populaire.  Ils font partie de la crise qui secoue le pays .

En definitive , la période de transition vue par certains comme une passerelle à risques potentiels pour la stabilité du pays est en train de s’installer de fait . Sauf qu’ elle a été produite par la force des événements ,notamment l’annulation des présidentielles . Elle sera conduite néanmoins par Bensalah et son gouvernement.  Retour à la case départ !

Wahib A

 

 

 

 

 

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