Qui jugera le Systeme Bouteflika et ses hommes ?

Qui doit juger qui ? Et juger quoi ? Le système et ses hommes?

Comment définir ce système et où délimiter ses frontières et suivant quels critères d’appréciation objective tout individu serait inscrit au registre des suspects ou des coupables ?

Quel est ce point limite qui détermine que tel ou autre individu est entré dans le champ de la suspicion pour appartenance au système ?

Qui fixe les règles ? La justice ? La rue ? La politique ? L’armée ?

Il y a à l’évidence un travail de longue haleine qui attend   la justice si tant est qu’ il faille considérer que cette dernière soit outillée en la matière . Libre et indépendante . Est ce déjà le cas ?

D’ores et déjà, il y a urgence à contourner les calculs politiques de l’heure afin d’éviter les règlements de comptes et d’effacer les traces de soupçons de haine qui pourraient surgir autour de ces dossiers soumis à examen .

La justice s’est elle réellement libérée de toute influence politique ou de pressions de la hiérarchie ? Tout semble préciser que la désignation de certains coupables ou de suspects dont les noms ont été suggérés par la rue en pleine colère obéit à une sorte d’action populiste . Une séduction inappropriée . Une démarche loin d’être celle de la justice moderne , libre et transparente à laquelle aspire véritablement le pays .

Il y a un air de mal-donne dans ce qui est entrepris en ces moments de crise . De l’hypocrisie qui tente de s’ériger en mode de gestion de ce mouvement populaire objet de toutes les convoitises et de toutes les opérations de charme . Quitte à enfreindre toutes les règles et les lois , à sacrifier des noms , des compagnons d’hier , des proches et intimes pour gagner une place de héros auprès d’un peuple determiné.

L’établissement de noms à sacrifier, puisés de la seule liste des hommes d’affaires gravitant autour de Said Bouteflika et de la présidence et les offrir comme gage de bonne intention éveille des soupçons objectifs sur les desseins de la démarche.

Sommes nous en train de juger des cas d’enrichissement illicite ou plutôt des cas de personnes coupables de mauvaises fréquentations politiques et de proximité trop rapprochée des cercles présidentiels ?

Dans tous les cas , la rue de L’après 22 février tient à l’émergence d’une justice dépolitisée , libérée qui ne se limite point à des hommes d’affaires honnis . Si l’émission des mesures conservatoires par des ISTN est applaudie , il serait plus crédible de porter le bâton de la sanction sur des hommes politiques dont l’enrichissement et l’influence ont gagné en fortunes insolentes , difficilement justiciables.

L’annonce du parquet qui s’autosaisit serait  une bonne nouvelle s’il élargissait son action aux noms connus et suspects de ces personnalités politiques au passé plus que douteux.

La justice elle même telle qu’ elle a évolué durant très longtemps est au banc des accusés aux yeux de l’opinion publique.  Aujourd’hui  il lui incombe de manifester une toute autre approche qui passe par l’assainissement de ses propres rangs , les hommes et femmes qui la composent et le retour franc et irréversible vers la seule force capable de dicter la démarche, à l’unanimité : l’application stricte de la loi .

Ni l’arrestation de Haddad ou les ISTN opposées aux Kouninef , Tahkout et compagnie que d’aucuns considèrent déjà comme une volonté de les offrir à la vindicte populaire ne suffira à considérer qu’ il s’agit là d’un nouveau départ pour une institution clé de la nouvelle république tant souhaitée.

Tout le monde a droit à un procès . Y compris la justice d’hier . Celle d’avant le 22 février !

Karim Alem

 

 

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page
Fermer