Richesses du pays en danger : Qui dirige la banque d’Algérie ?

La banque d’Algérie est officiellement sans gouverneur depuis que Mohamed Loukal qui était aux commandes de cette institution phare de l’économie a été désigné dans la précipitation, ministre des finances .

C’est l’opacité totale . Aucune structure réelle de communication n’existe dans la forteresse de la villa Joly qui abrite le siège du symbole de l’autorité monétaire du pays .

La persistance de la vacance du poste de gouverneur peut provoquer aussi bien des retards coûteux pour le pays devant certaines urgences de prises de décisions et d’actions.  Se pose également le problème de la validité de signature déposée et reconnue à l’international au chapitre des engagements et autres aspects de gestion .

En dehors de la signature exclusive du gouverneur , les partenaires étrangers et pas des moindres puisqu’il s’agit surtout d’institutions de poids sont en droit de reconsidérer leur niveau de prudence et d’afficher des réserves dans leurs relations avec le pays .

Ce vide à la tête de la banque des banques , ne semble inquiéter personne alors que la mission de cette institution est plus que jamais sollicitée .

Outre l’inquiétude que cela pourrait provoquer auprès des partenaires de L’Algérie , l’absence prolongée d’un gouverneur à la tête de l’autorité monétaire équivaut à une sorte d’émission de billets de banques sans signature à un moment des plus critiques de la situation financière du pays .

Encore une fois , l’irresponsabilité des pouvoirs publics et leur méconnaissance des enjeux liés au rôle tant au niveau national que sur le plan international de la première institution monétaire du pays risquent d’aggraver les choses .

D’autant que cette absence de patron de la banque d’Algérie pourrait durer des mois . Le nouveau chef d’État par interim n’ayant guère le pouvoir de procéder à une quelconque nomination .

Connaissant par contre les pratiques peu cartésiennes des pouvoirs publics du pays  , il est aussi possible que l’actuel ministre des finances ait conservé à titre non déclaré ses prérogatives de gouverneur sous des angles pas toujours transparents . Un cumul de responsabilités dans des postes aussi sensibles qu’ inter-liés .

Pour le reste , outre l’épisode controversé de la planche à billets qui a produit l’équivalent de 55 milliards de dollars en dinars imprimés et injectés dans les circuits obscurs de l’économie, la banque mère est interpelée au chapitre sensible de la gestion des avoirs du pays .

Il s’agit notamment des réserves de change en chute dangereuse et de la gestion des avoirs en or qui font de la banque d’Algérie une institution impliquée en première ligne sur tous les plans .

Sa connexion directe avec l’international et son obligation de veille constante pour endiguer tous les risques inflationnistes ainsi que la dépréciation du dinar au lendemain de l’inondation monétaire par effet de la planche à billets témoigne de la grave erreur qui a conduit au redéploiement de l’ex gouverneur en ministre des finances .

Pour l’heure , la richesse du pays est gérée de manière anonyme . Toutes les spéculations sont permises .

À quelle stratégie obéit cette manoeuvre aux conséquences désastreuses ? Et la situation risque de durer . La facture sera lourde à assumer .

Abdelkrim A

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