Les identifiés

 

On nous appelait Fellaghas, titre du livre du commandant Azzedine, cette appellation qui relève sans aucun doute du mépris dont le colonisateur nous gratifiait jadis, se mue au fil du temps pour donner différentes connotations : tantôt péjoratives, tantôt sympathiques.

 Nous, on nous appelle aujourd’hui Zmagras chez nous en(Algérie), rebeu ou beur chez nous aussi en(France), ou dans la pire des configurations : Arabo- islamiste pour corser l’addition. Et tout cela chez nous car l’on est chez nous partout : n’est-ce pas magnifique !

Qui sommes- nous ? Nous qui avons traversé une rive pour rejoindre l’autre : des beurs ; alors que les vrais Arabes se sont rangés du coté de la présidence des états unis (wahhabites) ou dans une moindre initiative président aux destinées du PSG coté investisseurs avertis.

 Nous, nous nous recherchons déjà dans nos racines amazighs (kabyles, Chaouias,  berbères. etc.) Nous essayons de nous auto identifier, car l’on a ouïe dire par certaines éminences grises relayée par une certaine ritournelle sinon une ritournelle certaine, que la crise identitaire était une plaie qui empêchait : l’épanouissement, l’émancipation et que sais- je encore, la raison d’être de chacun, de chaque peuple.

Nous sommes donc les Zmagras ! Ni complètement algériens : car on en jouit (des privilèges) que lorsqu’on est sportif de haut niveau, alors que dans la sphère politique et décisionnaire on en est exclu, ou du moins pour certaines fonctions. Ni complètement français car nous trainons une culture laquelle d’ailleurs n’est pas la notre ; hormis concernant le chapitre religieux. Arabes pour les uns, Zmagras (arabo- kabyles) pour les autres.

 Nous serions donc des berbéro- musulmans ! Ah quelle trouvaille ! Même le grand Ben Badis paix à son âme,  nous a quelque peu menés en bateau avec son Yantassib.

 Avec tout le respect qui est du à notre grand (aalim) savant, il a failli en laissant un grand vide juridique que cheikh Lounés Matoub Ath yerham rabi a vite fait de compenser car à l’appel de Cirta(Constantine) capitale de Numidie et siège social de Ben Badis et de la Kahina, Cheikh Lounés Matoub est venu à la rescousse depuis Béni Douala (Tizi-Ouzou) pour dire : nous sommes Amazighs !  Quant aux liens de parenté avec les arabes on en discutera plus tard, une fois d’accord sur notre identité réelle.

Nous aimons notre Algérie et avons transmis cet amour à nos enfants mais, il fallait bien que l’on se définisse dans les deux sociétés, celle ou nous vivons et dans laquelle l’on serait ingrat de dire que nos droits élémentaires sont bafoués ; ils sont certes, malmenés mais dans une société bâtie sur le socle de la justice, celle-ci finit généralement par justifier sa raison d’être. Et celle de nos racines ou l’on a fini par être identifié par cette appellation volatile.

Nous voudrions donc que cesse cette amorce discriminante ; non pas concernant cette appellation qui semble d’ailleurs bien sympathique(Zmagras) mais celle qui consiste à nous différencier a travers des décisions politiques qui sous-entendent un moindre amour pour  notre patrie.

Nous sommes en droit de  dire aussi, que nous aimons la France d’aujourd’hui celle de la justice, de Boniface, de Plenel, de ceux qui luttent pour un monde meilleur, de ceux pour qui les beurs ne sont qu’une des composantes de cette formidable démocratie, et de ceux pour qui les Zmagras en Algérie, ne sont ni plus ni moins que leur frères.

                                                                                                                                   RD

 

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