Au delà du reportage sur le hirak : La manoeuvre n’est pas exclusivement….française.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères affirmait « Le caractère récurrent de programmes diffusés par des chaînes de télévision publiques françaises, dont les derniers en date sur France 5 et la Chaîne Parlementaire, le 26 mai 2020, en apparence spontanés et sous le prétexte de la liberté d’expression, sont en fait des attaques contre le peuple algérien et ses institutions” dont l’armée, “digne héritière de l’Armée de libération nationale (ALN). »

 

Ce communiqué fait allusion à deux documentaires, diffusés respectivement sur la chaîne du service public France 5 et La Chaîne Parlementaire (LCP)sur le mouvement populaire pacifique le « Hirak ».

A la suite duquel, l’Algérie a décidé le mercredi 27 mai 2020 de rappeler immédiatement pour consultations son ambassadeur en France.

 

En effet, la diffusion par la chaîne française du reportage « Algérie, mon amour » sur le mouvement populaire, a suscité la polémique en Algérie, tant au niveau populaire mais également dans les hautes sphères politiques.

Une provocation  de trop qui a poussé la diplomatie algérienne à réagir de la sorte.

 

Cela a commencé par des déclarations d’Emmanuel Macron au début du Hirak, quand le président français avait appelé à « une transition d’une durée raisonnable ».

 

Le ministre des Affaires étrangères français a pour sa part, évoqué dans son message la situation politique en Algérie. «Le seul souhait de la France aujourd’hui, c’est que les Algériens trouvent ensemble les chemins d’une transition démocratique. »

Des propos alors considérés comme une ingérence dans les affaires de l’Algérie.

 

La dernière fois que l’Algérie a rappelé son ambassadeur en France remonte à 1995. Le rappel intervenait après une initiative du président François Mitterrand visant à organiser une conférence sur l’Algérie sous l’égide de l’Union européenne.

 

Là aussi, c’était une provocation de plus du président François Mitterrand qui déclarait en 1992 : « Il faut que l’Algérie renoue avec le processus démocratique ».

Ce terme « il faut » considéré alors comme une injonction et une ingérence directe dans les affaires internes du pays.

 

En fait,la France prétendait toujours ne pas s’en mêler. Or, cette apparence est difficilement simulable depuis les accords d’Evian. De par le volet coopération de cet accord, la France considère que l’Algérie a failli à ses obligations.

 

Dans son fameux discours Ben Bella a clairement posé le problème de la politique et des obligations de Algérie quand il a déclaré « on s’arme de textes contre nous, nous nous armons de la morale de notre pays. Eh bien si nous violons les accords d’Evian par cette décision ( le socialisme) tant pis pour les accords d’Evian. »

 

Depuis, la France officielle considère que l’Algérie est sortie de son sillage est ne rate aucune occasion pour démontrer son hostilité à  la politique Algérienne, même si la France a toujours essayé de faire la différence entre le pouvoir et le peuple.

 

Ce que la France ne veut pas comprendre,c’est que le peuple Algérien dans son ensemble n’acceptera aucune immixtion ou tutelle quelconque et ne veut pas que l’Algérie soit une chasse gardée de qui que ce soit y compris et surtout de la France.

 

Le peuple Algérien est jaloux de sa souveraineté nationale, il réagit vigoureusement, surtout quand les tentatives d’ingérence émanent de l’ancien colonisateur.

 

Il veut faire savoir à qui veut entendre qu’il est un peuple libre qui décide seul de son avenir quels que soient ses problèmes internes.

 

Certes il l’existe des lobbies très puissants qui font tout ce qui est en leur pouvoir pour entraver les relations algéro-françaises comme l’a si bien mentionné le président Tebboune.

Il s’agit d’un lobby revanchard, qui rêve du paradis perdu,  Connu pour son hostilité viscérale et historique envers l’Algérie.

Il s’agit bien de l’extrême droite, et un autre lobby, dont toute la politique repose sur l’endiguement de l’Algérie.

 

C’est un lobby aux accointances économiques et sociales, précise le président de la république,  qui a peur de l’Algérie.

 

Même quand l’Algérie intervient pour proposer des règlements pacifiques à des crises, ce lobby tente de s’immiscer sous prétexte qu’il est également concerné.  Il s’agit vraisemblablement du Maroc.

 

La France officielle sait très bien que ces  groupes de pression n’œuvrent pas dans l’intérêt du peuple français et doit savoir en plus que la persistance dans la nostalgie du dominateur colonisateur n’agit pas non plus dans la direction d’une bonne relation basée sur un respect mutuel entre les deux parties.

 

En théorie, le rappel de l’ambassadeur est un préalable à une rupture des relations diplomatiques. Cela étant, il n’est pas dans l’intérêt des deux pays d’en arriver là, vu les liens historiques qui existent entre les deux nations.

 

Un traité d’amitié franco-algérien comparable au traité de l’Elysée, conclu entre la France et l’Allemagne en 1963 peut endiguer la situation de tentions quasi permanente depuis pratiquement l’indépendance entre l’Algérie et la France pour peu qu’on ait la volonté politique de surpasser le problème de la mémoire.

A bon entendeur…

Docteur Rafik Aloui

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