Projet de loi de finances 2021: Des prévisions hasardeuses

Entre les ambitions solennelles de relance économique formulées par le président de la république et le maigre contenu decliné par le projet de loi de finances 2021 , un énorme décalage vient soulever des interrogations.

Mis à part l’optimisme assez hasardeux de réaliser un objectif de croissance de 3,9% en 2021 , sans pour autant exposer les arguments d’un tel pari, le projet de loi de finances ne montre aucun indice de réelle mise en oeuvre du programme de relance .

Il faut remarquer que 2020 s’achève avec une croissance négative de -4,6%.

Point de trace sur le potentiel exportations hors hydrocarbures officiellement attendues à 5 milliards de dollars et aucune référence aux ressources alternatives censées combler l’érosion des recettes des hydrocarbures.

 

Sur ce chapitre , Abdelmadjid Tebboune tenait à faire des richesses minieres une solution à la panne pétrolière. Or, la loi de finances 2021 emet des chiffres, des objectifs et des attentes sans décliner les modes opératoires pour parvenir à cette fin.

Pourtant il est mentionné que les réserves de changes du pays continueront de chuter pour atteindre moins de 47 milliards de dollars à fin 2021, ce qui représente 16 mois d’importations.

 

Le projet de loi de finances tel qu’il ressort dans le compte rendu publié par l’agence officielle n’offre aucune lecture concrète en rapport aux mécanismes mis en place pour contenir les flux à l’import.

Il fait sommairement état de la promotion du produit national qui devra remplacer certaines marchandises importées.

Comment? et quels produits ? de quels secteurs?

Le texte ne fournit pas d’élements de réponse et ne cite aucune valeur.

Il est à ce titre curieux de porter l’objectif de 3,9 % de croissance pour 2021 sans citer les secteurs et autres dispositifs sur lesquels veulent compter les pouvoirs publics afin de prétendre à un tel bond .

D’autant que rien n’indique que la crise sanitaire sera définitivement depassée en 2021. Les concepteurs de ce projet se sont placés dans cette perspective et ont bâti leurs prévisions sur des parametres fortement hasardeux.

En d’autres termes, on ne retrouve point de trace du programme du président dans ce que présente ce projet de loi de finances.

Tebboune  affirmait haut et fort que l’alternative au pétrole doit commencer par le secteur des mines . Il fonde également de gros espoirs sur les performances inédites de l’agriculture qui a produit l’equivalent de 25 milliards de dollars de richesse. Soit plus que la part du pétrole dans le produit interieur .

ABN

 

 

 

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